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Recueil de photos d'I.L. avec les poèmes de Brigitte Giraud

1 <  Dis, un recueil peut-être ?

1 < Dis, un recueil peut-être ?

La nuit des néons pâles accompagne toujours la marche de l'homme. L'ombre est une ébauche de traits enfouis au creux des gestes, d'autres replis d'un autre corps, inoubliable. Tu pourrais te souvenir d'une voiture et d'une place, d'une fontaine sur une place, de tes pensées battues à l'angle d'un trottoir. Tu ne savais déjà plus voir la terre. Il fallait placer ici et là des spots orange. Les cailloux, tu les portais au ventre.

2  <  Là-bas

2 < Là-bas

.../ Et s'il n'y avait qu'une ombre dans le regard de l'homme ? Si je ne savais plus en suivre le contour ? Les draps, tout effilochés, pendraient à la balustre du monde. Seulement quelques mots déposés sur ta bouche. Pour t'atteindre. La peur, encore, me perdrait.

3  <  New York - L'homme pressé

3 < New York - L'homme pressé

Les artères ont décousu les nerfs. L'homme pressé laisse si peu de trace. Une suie égarée sous les semelles desserre une ombre, puis deux. La mémoire est poitrinaire, cherche le chemin du vent, un rire de résille, là-bas, sur un écran de verre, les mailles des bras, le nœud des cordes où sautille un serin.

4  <  La maison arbre

4 < La maison arbre

L'horizon cache une largeur dans sa ligne vissée à la terre. Une bouche entamée de cailloux a ouvert la fenêtre. Savait plus son nom par cœur qui pesait lourd. A hésité sur la pâleur du jour. Une nudité de la peau pour atteindre quoi ?

5  <  Fenêtre et nuage

5 < Fenêtre et nuage

.../ Tu marches. Tu dis : "en mode butinage..." A rebours de ta peine, un accroc dans le drap lissé jusqu'à l'épaule, et le bras gourd, et le bras lourd, court pendu à ton souffle, la lampe. La vie s'attable à ses bouillons aveugles, crissent les fers à glace et la pointe du clou. Prends mes mains, l'écorce ne saigne pas. Le ciel ouvre le vent.

6  <  Le chant de Rouben

6 < Le chant de Rouben

Regarde ! Le lit du fleuve n'existe pas. Les hommes ont cousu la terre. Les nuages portent des cicatrices. Le trapéziste n'en finit pas de tomber, la mer brûle. Les hommes échancrent seulement des rêves, une cigarette aux lèvres, accoudés à la table, ils penchent sur des flûtes, des becs à anche, et des sons emplissent les cages, les chambres, les toiles peintes, des escaliers, mon livre à ton chevet. .../

7  <  Le témoins lumineux

7 < Le témoins lumineux

.../ Dans la chambre, les bois creusent un sentier, une chanson amère, le sang d'un fruit, les pépins sous le feu, tap, tip, tap, tap, tip ! L'aube s'infiltre dans les veines de l'aube. La lumière, témoin de la trace. Une brume pendue à la ceinture du chant. J'entends le tintement de sa musique, et de sa cendre. Tip, tap, tip.... tap, tip, tap......... tip, tap.... tip.......

8  <  Les sillons des jours

8 < Les sillons des jours

.../ une litanie de la joie en épis couchés, empêchés de prières et de corrections, déclarations, contre-déclarations, résolutions foutues, silences de thèses exposées à la lumière de "je ne sais pas, je ne sais pas !" des chronologies échappées, des alphabets, non-alphabets des qualités requises aux hiéroglyphes de la terre, "je ne sais pas, je ne sais pas !" à la jointure des lignes, "je ne sais pas, je ne sais pas ! La mort récitée par cœur, je ne sais pas.

9  <  Terre en feu

9 < Terre en feu

Un visage dans l'encoignure d'une porte sur du jade une racine tubéreuse à demie pendue, terre tirée de la terre, de ta bouche. Le ciel crie ses gestes au noir qui vire, à la limite d'une vibration, haut silence calligraphié sous l'arceau. Un arbre comme cil d'écriture, déclinaison de l'arbitraire, pétrification de l'écho. .../

10  <  Revenir

10 < Revenir

Loin, le chemin se souviendra, loin, du frémissement, de l'abstraction de la demeure, loin le jour, approché des bras dans la nuit, loin, une musique ajourée de silences, les yeux, là-bas, dans le mouvement laissé des terres au goût de vivre. Que retenir de l'écho, "je..." suspendu mille fois à la phrase ? .../

11  <  Enchevêtrement

11 < Enchevêtrement

Le vide pendu aux cheveux au bout des bras au bout des yeux une bascule de la peur des grands bras des yeux le jour ne se dit pas dans l'après des mots sous l'enclume l'arc des bras entoure des branches un poumon un cœur pour dériver aller droit à l'emporte courant et creuser une plaque de verre une flaque de lait un désir de poème aux carreaux

12  <  L'éblouissement

12 < L'éblouissement

.../ l'ombre blanche du mur et là-bas plus loin que le mur et les mains blanches les mains laissées courir le long du mur les doigts le long de la marge en crépi du mur tous les doigts de la mains sur le mur blanc en crêtes blanches de coq de crépi blanc du mur plus loin là-bas la mer...

13  <  Petit arbre sepia

13 < Petit arbre sepia

Petit arbre tombé d'un livre tu ne sais pas pourquoi tu inventes le sable

14  <  Femmes de Paris

14 < Femmes de Paris

Tu traverseras des cours, des couloirs, des rues au secours d'un salut, du vertige errant, et nues sous le ciel, et flamboyantes de tissus de couleurs, à découvert du corps des hommes dans la fatigue. Des Capucins de Bordeaux jusqu'à Paris des trottoirs, tu surprendras le rire d'un tablier noué dans le dos. Tu auras appris la peur de ne pas avoir peur d'un abri du silence.

15  <  Jamais seul

15 < Jamais seul

.../ Tu voles loin, tu dis : "Je vole. Loin." Tu répètes chaque fois ce mot "loin". Tu n'en trouves pas d'autres à ce mystère d'être encore en attente de tout perdre. Regarde ! Sous chacun de tes pas un ex-voto, le sacre d'un message contre un désir, "je t'aime je t'aime" en conséquence d’un vœu, qui te serait rendu. Je ne sais pas pourquoi je frissonne au soleil.

16  <  Paris la nuit

16 < Paris la nuit

Tu es un cri, unique tu es ceux qui viendront le trille d'un l'oiseau, sur la Seine. Quai du Canal Saint- Martin. Un oiseau se débat. Pas peur. L'as vu s'envoler sans battements d'ailes, une plume ou deux laissées à terre qui soulève le vent. Insulaire. Un pigeon venu de tout loin ou une mouette dans la gorge. Tes hanches ne lâchent pas, lâchent rien de l'humeur des algues. une souffle autant que ça scintille rue de la Roquette, un piano-bar en nos accords abordages dans ton sable,

17  <  Au pied du temps

17 < Au pied du temps

La liste longue de ce qui saigne l'horizon, et la beauté du feu la radio crépite des litanies encore des hommes et des camions des fatigues Les yeux disent "j'en veux plus !" les os des pieds ont durci les corps parfois penchent sous les arbres

18  <  Immersion

18 < Immersion

L' homme le visage tout plié dans le cou de la femme embrasse le silence le désir du silence une peau une tête des cheveux vers l'arrière jetés la démence verte d'un abîme répandu par terre une main s'enroule à un voile qui traîne sur la scène passe sur un corps un cheval aux semelles de feutre

19  <  Près du ciel

19 < Près du ciel

Tu gravis avec moi une terre de lecture. Des lignes, des cailloux, éboulis d'herbe ou grappes, une boue molle, et noire. Une brume se désagrège. Par fragments de songes, de notes dans la gorge, et puis des pauses... Une navigation dans les marges. Hors de toute incertitude, le silence. Loin enfoncé en nous. Et, plus grand que tout, le ciel.

20  <  Froissement de mots

20 < Froissement de mots

.../ Tu avances contre le jour, soleils mutants des nudités pleines, les tiroirs du ciel à la renverse, un éclair de chat blanc. Tu écoutes un battement de portes. L'audace de la peur a vrillé la peur. Elle te pousse au ventre vers le comptoir où des verres dorment sur pied. Te pousse plus loin, jusqu'à ne plus rien sentir des plis du sourire sur ton visage. Le café, incognito, te brûle tes lèvres.

21  <  Dans le bleu

21 < Dans le bleu

.../ Le ciel se froisse et je ne sais pas pourquoi. Les couleurs tombent dans la couleur. Un auvent claque dans le bleu. Mes mains pourraient bien s'envoler si elles ne tenaient pas ensemble, là où je les ai laissées en refermant tout doucement la porte derrière moi.

22  <  Baisers d'été

22 < Baisers d'été

On voudrait dire aux gens nous sommes. Saisir un trouble, un geste, un regard infroissable, un mouvement de soi à l'intérieur d'eux -mêmes ou bien l'inverse. On voudrait dire tout ce qu'on a vu oublié/pas oublié, consigné quelque part sur le coin de sa nappe en papier. On ouvre cent fois le tiroir. .../

23  <  Au bord de la page

23 < Au bord de la page

Tu t'étonnes de tout. Tu vois avec une acuité neuve ce que tes yeux regardent. Les branches d'un ciel trop haut tiennent les oiseaux. Les heures ont le vertige. Elles s'émiettent. Tu restes longtemps immobile près d'un banc ou d'un baiser.

La mer penche dans ta voix

La mer penche dans ta voix

Tu renverses le jour et le ciel te perd Un mot pourrait effriter ta peau ton corps tout entier tomberait là accroché à rien une absurdité que tes pas enfoncent dans le sol l'un après l'autre sans l'ombre d'aucune ombre immobilité parfaite des herbes et du sable de la colle au creux des mots tu ne peux pas dire comment tu remplis l'incertain de n'importe quel soleil pas plus pas moins la mer penche dans ta voix

Image © Isabelle Lagny

 

 

Isabelle Lagny, photographie et Brigitte Giraud, poème  (extrait des poèmes de Recueil de photos et textes - Blog Paradisbancale)

Cliquer sur la photo pour la voir en totalité et découvrir au-dessous, un extrait du poème de Brigitte Giraud

 

On peut découvrir cette artiste sur une vidéo que nous avons réalisée à 4 mains et 4 yeux:

http://www.dailymotion.com/video/xobvtz_l-imaginaire-imagine-chez-isabelle-l_creation

ou dans la section Video de ce site

 

 

 

 

 

 

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